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via dell'Abbondanza

 

Broderies , coutures , crochets avec fil coton sur carton

Septembre 2015

31/20/62 cm

La rue fascine, captive, enflamme  par les histoires qu’elle raconte, qu’elle soulève quelquefois par son trafic bruyant, désordonné. Reflet de la cité, lieu de rencontre, lieu de vie, de confrontation, elle est la mémoire du bâti des peuples. Rarement déserte, souvent très peuplée, elle reste la mémoire éternelle, celle qui nous interroge.

Disparue sous un raz-de-marée de cendres, le 24 août 79, Pompéi s’asphyxie, le temps s’arrête, la vie s’arrête, là.

Telle une ligne de vie, la Via dell Abondanzza  se relève de ses fouilles. On la pare de dalles en calcaire et trachyte, de gros blocs sont placés en son milieu et  permettent aux piétons et aux chars de passer y laissant  l’empreinte de ses roues cerclées de métal.

Elle est la plus longue, la plus large et la plus peuplée, de la porte de la Marine, proche du forum, à la porte du Sarno, proche de l’amphithéâtre.  Elle nous livre ses histoires de quartiers, ses richesses architecturales, sa poésie  que les ruines accompagnent de long en large à chaque croisement, derrière chaque mur, sur chaque trottoir. On continue d’observer, en grattant, creusant, piochant, on découvre des lumières, celle de la figure de la prêtresse d’Eumachia, qui habite une belle demeure proche du forum, celle de la Primavera di Stabie, Flora, qui orne les murs des thermes, celle d’Apollon en archer, qui trône dans le temple, cœur religieux de la cité.

 

Tout autour l’abstraction de cette toile qui occupe la rue de ses boutiquiers, boulangers, fileuses, teinturiers, architectes, chirurgiens …Comme le fil de coton qui circule, se crochète ici et là , la rue avance , elle s’élève tel un monument , avec la force concentrée d’une mémoire , infatigable et pourtant fragile, elle résiste et raconte inlassablement la voie de l’imaginaire libre et puissant.

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